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27/02/2016

Rappel - Projet d'arrêté autorisant la destruction de 6 loups supplémentaires

La Ministre de l'Écologie, du Développement Durable et de l'Énergie consulte le public sur un projet d'arrêté « fixant un nombre supplémentaire de spécimens de loups (Canis lupus) dont la destruction pourra être autorisée pour la période 2015-2016 ».

Exprimez-vous (date limite : 6 mars 2016) !

Vous pouvez répondre à cette consultation sur le lien suivant :

http://www.consultations-publiques.developpement-durable....

 

Voici l'avis détaillé de l'ASPAS dont vous pouvez vous inspirer – en tout ou partie - pour votre propre rédaction :

Pour la saison 2015-2016 (juillet 2015 - juin 2016), le ministère a autorisé la destruction de 36 loups. En quelques mois, 33 individus ont été légalement abattus, dont 28 par des chasseurs au cours de leurs battues, ce qui ne constitue pas des actions de protection des troupeaux. 1 loup a été braconné, portant à 34 le nombre de loups décomptés du plafond de 36. Et 7 autres loups ont été retrouvés morts sans que l'on puisse affirmer, dans l'attente du résultat des analyses, que ces mortalités sont bien accidentelles ou naturelles (alors non décomptées du plafond). En tout état de cause, ce sont donc 43 loups qui sont morts à ce jour.

Le projet d'arrêté envisage, la possibilité de détruire encore 6 loups supplémentaires, dès lors que le plafond de 36 aura été atteint. Cette disposition porterait à 42 le nombre de loups à abattre, auquel se rajoutent les 7 cas de mortalités non encore élucidées. Or, selon la modélisation établie par l'ONCFS, un tel niveau de destructions entraînerait une baisse de la population avec une probabilité supérieure à 50%.

Les effectifs de loups en France sont encore faibles. Estimés à 301 au début de l'année 2014, ils n'étaient plus que 282 au début de l'année. Comptant moins de 1000 individus « matures », l'espèce est considérée comme « vulnérable » (confronté à un risque élevé d'extinction à l'état sauvage) sur la « Liste rouge des espèces menacées en France » (MNHN, UICN).

Le Conseil National de la Protection de la Nature (collège de spécialistes chargé de donner un avis sur les décisions de l'Etat concernant la faune et la flore sauvage), s'est clairement prononcé contre ce projet, le 9 février dernier. Si cet avis n'est que consultatif, passer outre cette analyse d'experts est irresponsable de la part du gouvernement.

Risquant fortement d'entraîner une baisse de la population ce projet d'arrêté est contraire aux dispositions de la Convention de Berne et de la Directive « Habitats », ratifiées par la France, et par lesquelles elle s'engage à garantir le maintien des populations de loups dans un état de conservation favorable sur l'ensemble de son aire de répartition naturelle.

Le ministère affiche plus encore ici sa volonté de « gérer » le problème du loup par plus de destructions et non par l'amélioration des moyens de protection. Les éleveurs, qui sont indemnisés de leurs pertes même s'ils ne protègent pas leurs troupeaux, ne sont pas incités à mieux se protéger de cette contrainte environnementale naturelle qu'est la présence du loup.

Le recours à la destruction ne peut permettre une réelle cohabitation entre élevage et loup. Tant que les troupeaux seront accessibles, et sauf à éradiquer cette espèce strictement protégée, ces destructions n'empêcheront pas la survenance de dommages sur les troupeaux non ou mal protégés. L'effort devrait donc être porté sur la protection des élevages et non sur l'augmentation du nombre de loups pouvant être tués.

 

 

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